Résumé :
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Je considère Les Conquérants comme un événement de la plus haute importance, dans l'histoire morale contemporaine. Pour Malraux, l'essence du révolutionnaire ne consiste ni dans une foi - toujours niaise - ni dans une information - toujours incomplète, ni en des disciplines - toujours périmées -, mais dans un certain état de disponibilité et de courage. Garine ne s'intéresse pas à sa propre vie. Et il peut mettre une absence totale de scrupules au service d'intérêts qui ne sont pas les siens propres... Garine est victorieux.
Mais il meurt. Il ne peut que mourir : car il sait fort bien qu'il ne peut que substituer à un ordre détestable un autre ordre, non moins détestable... La Révolution devient la suprême aventure, la possibilité ultime d'un Univers dont les possibles se referment autour de l'individu condamné. Le problème, pour Malraux, n'est pas de savoir comment l'intellectuel peut adhérer à un programme, mais comment il peut devenir un chef révolutionnaire efficace.
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