Résumé :
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Gilles Peress n'est pas un photographe de guerre. D'autres que lui ont, comme on dit, " couvert " les conflits qui, de l'Afrique au Moyen-Orient et jusqu'en Tchétchénie, on fait tant de victimes. Gilles Peress n'a cessé de dire l'horreur de crimes commis au nom de la pureté de la race. Il le dit avec les moyens qui sont les siens, ceux de la photographie qui montre, sans effet, ce qui reste au long d'une route d'exil, dans un village saccagé, d'hommes et des femmes qui ont
vécu, qui ont travaillé, aimé, enfanté, et qui ne sont plus que des amas de chair en putréfaction, des ossements blanchis au soleil. Il dit, Gilles Peress, avec le procureur général du tribunal de La Haye, que ces crimes ont été commis par des personnes et non par des entités abstraites comme les nationalités. Il montre, il témoigne, il dénonce et personne ne pourra jamais lui faire un procès d'esthétisme. Le procès qui reste à faire est celui de la passivité, celui de nos dirigeants qui ont ignoré le génocide du Rwanda, qui ont trouvé les mots pour justifier leur inaction face au nettoyage ethnique de la Bosnie et ne se sont pas vraiment battus pour la justice, celui de tous ceux qui préfèrent ne pas voir et oublier.
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