Résumé :
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En 1995, l'École française d'Extrême-Orient confie à Pascal Royère la direction d'une vaste entreprise conduite dans le cadre de la coopération française: poursuivre et achever l'anastylose du plus élevé des temples-montagnes du site d'Angkor, le Baphuon. En juillet 2011 eut lieu la cérémonie d'inauguration marquant l'achèvement d'une restauration qui respecte autant l'impulsion initiale hindoue du monument que la figure du Bouddha façonné ultérieurement avec ses pierres. Les contraintes particulières de ce chantier de géant, où gisaient trois cent mille blocs dont on ignorait l'emplacement originel, ont nourri le travail scientifique qu'il mettait à l'épreuve. Pendant plus d'une décennie, Pascal Royère a ainsi poursuivi ses travaux de recherche sur la base d'une confrontation quotidienne aux références architecturales et aux techniques de construction employées par les maîtres d'œuvre du Cambodge ancien. Le temple-montagne khmer, formule architecturale circonscrite dans le temps et dans l'espace angkorien, du VIIIe jusqu'à la fin du XIIe siècle, est ici restitué dans l'esthétique bien particulière du Baphuon, le caractère titanesque et la rigueur des partis architecturaux caractérisant l'implantation urbaine d'Angkor, avec un étonnant mélange de matériaux – sable, latérite et grès, auxquels s'ajoute aujourd'hui le béton et la résine –, la fragilité structurelle d'un temple bâti littéralement sur le sable, et les transformations qui ont marqué son histoire: un monument vivant dont la biographie témoigne de l'ingéniosité de ces «maîtres d'œuvre» qui, depuis le XIe siècle, ont inscrit le Baphuon dans le paysage urbain, dévotionnel, politique et artistique d'Angkor.
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