Résumé :
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Aucune recherche d'envergure n'avait été menée sur les phénomènes de censure dans - ou sur - les bibliothèques françaises. La parole sur ce thème n'émerge qu'en cas de crise. Comme si le sujet était tabou. Replaçant dans ce recueil la censure dans le jeu quotidien entre liberté et contrainte, est nommée " censure " toute intervention - qu'elle émane de l'autorité gouvernementale, des administrations de tutelle, des bibliothécaires ou des lecteurs - consistant à empêcher ou à limiter volontairement la diffusion de livres ou de journaux, pour des raisons d'ordre moral, religieux, philosophique, politique, idéologique ou culturel. Les auteurs analysent les différents modes de cette " descente aux enfers ", l'évolution des thèmes et des genres sur lesquels se focalisent ces actions de censure au cours du XXe siècle. D' " hygiénistes de la lecture " en " books émissaires ", de " bibliothèques pudiques " en " manuels à proscrire ", des " enfers " aux " pastilles ", de " bons lecteurs " en " bons livres ", quels ont été, des années 1900 à nos jours, les rapports changeants du permis et du défendu, du tolérable et du refusé ? Les auteurs s'intéressent tour à tour aux bibliothèques publiques, aux bibliothèques scolaires ou à la façon dont a pu être posée cette question outre-Atlantique. On s'aperçoit d'emblée que, plus encore que la lettre du texte, que son contenu, ce sont les lectures potentielles qui sont à l'origine de toute censure : craintes d'une lecture trop littérale, trop identificatrice, non distanciée, sans usage de la raison. La censure est tout à la fois défensive et protectrice.
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