Résumé :
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Ce n'est certes pas le premier livre de Giorgia Fiorio et pas davantage un retour condensé sur un travail de près de vingt cinq ans qui très tôt avait signalé un regard singulier posé sur des univers d'hommes, un regard féminin franc et dont la touche esthétique arrive d'elle-même, portée par la force de ses sujets. Derrière son titre latin de Figurae, ce précieux ouvrage relié à l'italienne et accompagné de textes de la photographe propose une méditation sur un tour non encore accompli et qui n'a pas vocation à se fermer comme un cycle. Commencé avec les années 1990, ce voyage au centre de la condition masculine du travail, de l'effort et du risque abolit les frontières et mélange hardiment les genres, la boxe, le feu, la mer ou l'arène. Les hommes de Fiorio sont beaux, de cette beauté qui éclate en s'ignorant, à la différence de ceux de leur congénères beaux de profession, mannequins et modèles. Dans leurs contrastes qu'unifient la crasse, la sueur et la peau, dans leurs différences qu'accentuent les uniformes, les tenues de travail et les torses nus, ces Figures très contemporaines rejoignent le mystère universel du combat dur et pacifique pour la vie, le geste tueur du torero à l'exercice ou la tendresse des fiancés que sépare la traversée d'un bateau école.
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